Les chiens ont besoin eux aussi d'un bon petit déjeuner

Une étude a montré que nos fidèles compagnons réussisent mieux les exercices demandant mémoire et attention après le petit-déjeuner et non à jeun, contrairement aux idées reçues.

Chacun connaît bien le caractère de son chien, ses habitudes, ses travers, mais pas forcément ses besoins. Ces animaux doivent en effet avaler un bon petit déjeuner pour être en forme et pouvoir réaliser les tâches qu'on leur demande. Exactement comme les humains, enfants ou adultes.
 C'est la principale leçon à retenir d'une série d'expériences conduites avec quatorze chiens de races différentes par Holly Miller, de l'université de Valenciennes (Nord), (voir Behavioural Processes, novembre 2012).
Plutôt que de vous impatienter quand votre fidèle ami semble un peu plus hésitant voire récalcitrant que d'habitude, demandez-vous donc s'il a le ventre vide au lieu de vous impatienter. En général, on considère qu'un petit déjeuner doit apporter 20 % des besoins énergétiques d'une journée. C'est la ration qui a été donnée aux chiens avant l'expérience. L'étude a permis de montrer que c'est une demi-heure après le petit déjeuner que les chiens réussissent mieux les exercices demandant de la mémoire et de l'attention. À ce moment-là l'apport de sucre au cerveau est optimal. Une heure après, les résultats sont déjà moins bons.

Test de personnalité 
Cette observation remet en cause bien des pratiques. «Beaucoup de chercheurs croient que les animaux sont plus performants quand ils sont à jeun et qu'ils sont très motivés pour obtenir de la nourriture en récompense. Notre expérience montre tout autre chose», écrit Holly Miller.
 Couramment utilisée au cirque, la distribution de récompense est aussi appliquée dans certains tests scientifiques. Or, visiblement, ce système d'évaluation biaise les résultats. Pour Holly Miller, les fonctions cognitives dépendent du glucose et elles peuvent être améliorées par un petit déjeuner consistant.
Il faut donc arrêter de faire des expériences avec des animaux à jeun. 
Souhaitons que les chercheurs de l'université de Duke (États-Unis) entendent cette requête. Ils viennent en effet de créer une entreprise - le Centre de cognition canine - qui se propose, pour la somme de 59 dollars (44 euros), de mesurer l'intelligence des chiens et de définir leurs personnalités.

Par Yves Miserey
Source Le Figaro.fr

Photo : dimitridf