mercredi 23 février 2011

Différences sociales entre chiens féraux et loups

Une étude, en anglais, présente les différence entre les fonctionnements des sociétés de chiens féraux (revenus à l'état sauvage) et les meutes de loups. Très instructif...
Comparative social ecology of feral dogs and wolves
L. BOITANI and P. CIUCCI
Dipartimento di Biologia Animale e dell’Uomo, Università di Roma “La Sapienza”,
Viale dell’Università 32, 00185 Roma, Italy


J'ai fait une traduction rapide de la conclusion du rapport, n'hésitez pas lire le rapport complet en anglais qui donnera plus d'informations et de détails.
A noter que les études faites sur les chiens féraux sont difficiles à généraliser car rares et sur des populations vivant parfois dans des milieux différents et sur un nombre de générations différent.
Mais voici les trois principaux domaines de différences entre chiens féraux et loups :

La vie sociale
Les unités sociales des chiens féraux ne fonctionnent pas comme les meutes de loups, on y trouve un manque de relations dominant-subordonnés claires et de liens sociaux forts entre tous les membres du groupe. Cela affecte directement la taille potentielle des groupes, le système d'élevage, l'efficacité du groupe comme une unité fonctionnelle (chasse, territoire défense, l'élevage des chiots en commun, etc.)
Les conséquences les plus évidentes en termes de fonctionnement sont :
  1. l'efficacité du fonctionnement de l'unité sociale est limitée et les possibilités d'augmenter la taille du groupe également,
  2. les fluctuations de population potentiellement drastique. La structure sociale et son expression dans les groupes ne permet pas un mécanisme efficace de régulation de la population par rapport aux conditions environnementales et écologiques (nombre de portées et de chiots, taille du groupe),
  3. l'indisponibilité du potentiel des auxiliaires non-reproductifs (qui aide à l'élevage des jeunes, à la chasse, pas de couple alpha),
  4. un solde énergétiques négatif chez les femelles reproductrices;
  5. les taux élevés de mortalité de chiots / juvéniles,
  6. les faibles taux de recrutement à l'extérieur.

Physiologie.
Parmi les principaux traits affectés par la sélection artificielle chez le chien (comme chez tout animal domestique), c'est la reproduction qui a été le plus fortement influencée en accroissant son potentiel et en raccourcissant le temps inter-générationnel.
Les conséquences de ce processus sur la physiologie sont évidentes et peut être déduites de la fréquence des cycles de reproduction chez les chiennes, le manque apparent de période sexuelle photo-synchronisée (saisonnière) et de contrôle social (ie, la reproduction différée). En outre, il a été suggéré, mais sans de bonnes preuves, que le système immunitaire du chien domestique semble limitée dans un environnement naturel étant donné le haut taux de mortalité chez les chiots et les jeunes adultes (Francisci et al. 1991). Tout cela affecte directement la reproduction, la survie et le recrutement dans les chiens sauvages.

Comportement
Tant en termes de comportement individuel que social, l'efficacité d'activités de groupe telles que la chasse, la défense territoriale, la transmission culturelle, et la reproduction semblent limitées dans une certaine mesure.
Les conséquences les plus pertinentes en termes d'aptitude sont:
  1. une faible attitude prédatrice,
  2. des faibles taux de mise mort (efficacité de la prédation),
  3. limite du potentiel de la taille des proies (nécessite un meute et une organisation efficace),
  4. dépendance alimentaire indirecte à l'égard des humains;
  5. dépendance du territoire indirecte avec les êtres humains,
  6. la faible efficacité ou l'absence de soins allo-parental des chiots (seule la femelle s'en occupe, le mâle n'aide pas, la meute n'aide pas)

2 commentaires: