La notion de couple alpha n'existe pas chez le chien, et est fortement remise en cause chez le loup, la notion de hiérarchie en général est également contredite par les dernières observations scientifiques.
Celles concernant les loups datent des années 30 et étaient faite sur des meutes artificielles (non familiales) maintenue en captivité, d'où des tensions et des combats lié à la promiscuité.
A l'époque, on considérait d'ailleurs que les insectes sociaux obeissaient à une hiérarchie stricte, on sait maintenant qu'ils sont auto-organisés et sans chefs.
La hiérarchie de dominance, toujours liée à l'obtention d'une ressource limitée (nourriture, reproduction, espace) n'est de toute façon jamais linéaire (A domine B qui domine C,...) mais se fait au cas par cas et par relations duelles uniquement, plus intensément chez les mâles que chez les femelles.
Vu de l'extérieur, on peut en effet observer un certain ordre et l'interpréter comme de la hiérarchie, il s'agit d'un résultat ponctuel et non d'un but à atteindre.
Chez les chiens féraux adultes (chiens retournés à l’état sauvage, abandonnés, errants ou que le propriétaire laisse vagabonder) les éthologues américains qui les ont étudiés n’ont jamais pu mettre en évidence de hiérarchie de dominance, sauf au sein des groupes temporaires constitués autour des chiennes en chaleur.
Cette hiérarchie est nette et concerne uniquement les mâles.
La position d’un individu n’est pas liée à sa taille. Une position apparemment élevée dans la hiérarchie n’augmente pas les chances de reproduction de celui qui l’occupe.
La hiérarchie chez les femelles est beaucoup plus souple et moins visible.
Les chiens féraux vivent principalement seul ou à deux, par affinité réciproque, les meutes se forment et se déforment à des occasions précises (lieu de nourriture, chasse, reproduction) et ne sont pas fixes.
Il existe des leaders ponctuels qui seront suivis par les autres car plus doués pour tel ou tel activité.
Chez le chiot, aucune hiérarchie de tétée n’a pu être mise en évidence comme c’est le cas dans d’autres espèces (comme le porc et encore c'est une étape qui ne se fait qu'à la première tétée).
Par contre, plusieurs études (Pawlowslti cité par Fox et Bekoff, Wright cité par Pieters et Bekoff cité par Fox & Bekoif) ont démontré qu’au sein d’une portée de chiots s’installe une hiérarchie de dominance à l’occasion de compétitions alimentaires.
Cela se produit vers l’âge de 4 à 5 mois, ce qui correspond à la fin du "permis de chiot".
Dans des conditions de vie habituelle du chien de compagnie, à cet âge, il a quitté la nichée et se trouve chez son propriétaire définitif et c'est lui qui va finir d'éduquer le chiot, avec parfois des incompréhensions importantes, notamment liées à la naissance d'une compétition apparente.
Pourtant, nous ne partageons ni la gamelle ni les partenaires sexuels de notre chien et cette compétition n'a simplement pas lieu d'être... à moins de l'entretenir nous-même.
Car la plupart du temps il ne s'agit pas de compétition mais uniquement de comportements appris par l'homme.
Exemple 1 : le chien grogne quand je m'approche de sa gamelle, je recule. Le comportement est récompensé et nous avons obtenu un chien qui va agresser pour garder puis obtenir ce qu'il veut.
A faire : éviter au maximum les situation de pseudo-compétition et éviter de récompenser tout comportement agressif. Je laisse mon chien manger tranquillement, si je dois prendre le bol, je lui donne l'ordre de se déplacer pour me laisser la place, avec au début une récompense à la clé (un rajout de friandise par exemple).
Exemple 2 : j'ai deux chiens qui se battent pour avoir mon attention, je ne caresse que le "dominant" pour ne pas casser le système en place. Je récompense ainsi un comportement agressif qui n'a pas lieu d'être.
A faire : punir l'agresseur en l'isolant, sans caresser l'autre chien devant lui, le but est encore une fois d'éviter les situations de compétition et de casser le comportement appris.
Le vrai dominant n'agresse pas les autres et n'est pas agressé par eux, ne donne pas d'ordre, ne soumet pas physiquement, il participe à la protection et à la cohésion du groupe en évitant les conflits.
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